L’impact des dates de repas sur le déroulement de l’accouchement

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Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur les déclencheurs de l’accouchement : les dattes n’ont probablement pas le pouvoir magique qu’on leur prête, mais leur réputation n’est pas née de nulle part. On les retrouve dans les textes sacrés, elles ont traversé les générations, et aujourd’hui encore, elles se glissent dans les conseils prodigués aux femmes enceintes. Mais qu’en dit la science, au juste ?

Impossible d’ignorer la rumeur qui enfle sur les forums et dans les groupes de discussion : pour vivre un accouchement plus serein, la solution tiendrait… dans une simple datte. Entre conseils de grand-mère et échanges modernes, ce fruit a conquis une place inattendue au sein des stratégies proposées aux futures mères. Mais qu’en reste-t-il si l’on ne s’en tient qu’aux faits ?

Les recherches récentes dressent un tableau nuancé. Les dattes ne déclenchent pas le travail d’un claquement de doigts ; en revanche, elles pourraient bien en accompagner certains aspects. Un exemple précis : une étude menée en Malaisie, publiée en 2017 dans le Journal of Obstetrics and Gynaecology. Pendant les trois dernières semaines de leur grossesse, soixante-dix-sept femmes consommaient chaque jour sept dattes, soit environ 80 g. Aucune accélération du terme observée, mais un autre point retient l’attention : moins de recours à l’ocytocine, l’hormone fréquemment utilisée en salle d’accouchement pour rendre les contractions plus efficaces. Parmi celles qui mangeaient des dattes, 37 % ont eu besoin de cette intervention, contre 50 % dans le groupe dit “témoin”. Les résultats recueillis ailleurs, en Iran et en Jordanie, sont du même ordre.

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Pourquoi ce fruit aurait-il cet effet sur le déroulement de la naissance ? Les scientifiques offrent une piste de réflexion : les dattes agiraient de façon comparable à l’ocytocine, préparant peu à peu l’utérus à l’épreuve des contractions. Rien n’a été prouvé de façon catégorique, mais le sujet intrigue.

Il serait facile de s’enflammer, mais la prudence demeure de mise. Les études restent limitées, et la gynécologue obstétricienne torontoise Ashley Gilman préfère le dire sans détour : aucune garantie que les dattes bouleverseront le cours de l’accouchement. Elle insiste sur un point rassurant : leur consommation modérée n’apporte pas d’inquiétude particulière pendant la grossesse, à condition de ne pas en abuser et de les inscrire dans une alimentation diversifiée.

Ce qui ressort de tout cela ? Aucune solution miracle pour provoquer un accouchement ou en éliminer les aléas. “Le travail obéit rarement à ce qu’on attend de lui”, glisse la spécialiste, appelant chaque femme à écouter son rythme et à ne pas céder à la pression du résultat.

Pour autant, les dattes gardent leur place dans la liste des collations appréciées pendant la grossesse. Au-delà de leur goût sucré, elles apportent fibres et antioxydants, soutiennent la digestion et offrent une forme de réconfort, ce qui n’est pas à négliger quand chaque petit mieux compte.

Pour nourrir la réflexion autour de la naissance, plusieurs ressources ou questions peuvent aider à prendre du recul et choisir ce qui convient à chaque parcours :

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Entre croyances anciennes, espérances contemporaines et données scientifiques, les dattes se glissent souvent dans les habitudes de la grossesse. Sans offrir de miracle, elles continuent d’attiser la curiosité et d’occuper, avec humilité mais ténacité, une petite place dans l’aventure de la naissance.